Visite

Kalira avait pris la forme d'une jolie salaÿ pour pouvoir visiter la ville. Elle traversa une place et, un peu fatiguée, s'assit sur un banc. Au bout de quelques minutes, une Salaÿ venait s'assoir auprès d'elle. Kalira la regarda avec curiosité.

-Bonjour ! Comment vous appelez vous ?

Tu le sais très bien !

- Tu peux m'apeller Ayimad. Veux-tu que je te fasse visiter la cité ?

Kalira la regarda avec curiosité car, contrairement à ce que pensait Damiya, elle ne la reconnaissait pas cette fois.

-Je veux bien. Je ne connais pas vraiment cet endroit il faut dire...

Un peu génée, Kalira se leva et regarda autour d'elle mais personne ne faisait attention à elle. La déesse se retourna alors vers Ayimad, légèrement soupçonneuse mais ne dit rien.

- Très bien ! Par quoi veux-tu commencer ? Le port, le muséum d'histoire, la grande place, le marché, les jardins suspendus ?

Voyant l'air fatigué de Kalira, la Salaÿ ajouta malicieusement :

- Ou peut-être préfères-tu une bonne glace ?

-Une bonne glace ne serait pas de refus. Mais j'aimerais beaucoup visiter les jardins suspendus. Et j'aimerais aussi jeter un coup d'oeil au port. Peux-tu m'emmener à tous ces endroits ?

Sinon, tant pis, je me débrouillerais seule.

Kalira soupira d'impatience.

- Bien sûr, je connais un très bon café, allons y tout de suite avant que ce soit la grande foule !

Ayimad se leva et attendit Kalira, puis se dirigea vers une petite rue à l'écart de la place. Là, elles entrèrent dans un petit café, où la Salaÿ avait ses habitudes. Elle passa sa commande habituelle, puis regarda Kalira, indécise. Elle attendit que celle-ci eut fait son choix.

-Une glace à la fraise et une limonade s'il vous plait.

Le serveur nota la commande, un peu étonné. Kalira s'en amusait mais elle se détourna pour parler à Ayimad.

-Alors... Ayimad... Quel est ton vrai nom ? J'aimerais bien le savoir même si je crois déjà le connaitre...

-Mon vrai nom...

Alors Kalira n'a toujours pas deviné qui j'étais ! Eh beh ! Je savais qu'elle n'aimait pas lire dans les pensées des autres, mais à ce point...

Le serveur réapparut avec la commande de Kalira et une énorme dame blanche, évitant momentanément à Damiya de répondre.

-Merci...

Kalira se redressa brusquement, manquant faire tomber la commande du serveur et dit simplement :

-Excuse-moi Ayimad, j'ai à faire. Je reviens deux secondes.

Kalira sortit en coup de vent du café, troublée.

Elle n'aurait quand même pas fait ça ?!

Fait quoi ?

Damiya faillit éclater de rire devant l'air stupéfait de Kalira, puis prit un air innocent et attaqua sa dame blanche en attendant son retour. Le serveur avait regardé la sortie de sa soeur l'air interloqué, elle lui dit :

- Ne vous inquiétez pas, elle fait ça tout le temps.

Kalira rentra à nouveau, l'air rassurée. Elle s'assit et commença sa glace sans faire de commentaires sur sa sortie soudaine.

-Où m'emmèneras tu ensuite ?

Kalira vit alors l'air étonné du serveur et se mit à rire.

-Ne vous inquiètez pas, je suis un peu folle, c'est dans ma nature.

- Je te propose d'aller aux jardins suspendus en passant par le port puis d'aller au muséum, ce serait dommage que tu le rates. On pourrait ensuite escalader la Montagne d'Or, on raconte qu'il y a des dragons au sommet...

Disant cela, Damiya semblait songeuse. Elle était bien sûr immortelle, mais quel effet cela faisait-il de finir carbonisée ?
Comme elle avait fini sa glace, elle en commanda une autre et l'englouti sous les yeux stupéfaits de Kalira.

Ben quoi ? Quand j'ai faim, je mange, et en plus, je prends pas un gramme, alors...

-Ca me va ! Ces jardins suspendus ont vraiment l'air passionants... On peut les visiter gratuitement ?

Kalira n'avait pas vraiment de soucis d'argent puisqu'elle en créait dès qu'elle était en manque. Mais ce n'était pas toujours facile, surtout qu'elle risquait de passer pour une faussaire. Elle tenait donc à cette information.

-Serveur ? Une seconde glace s'il vous plait et une autre limonade.

- Oui, bien sûr que les jardins sont gratuits ! En fait, la plupart des lieu touristiques sont gratuits ici.

Damiya réfléchit un instant à l'éventualité d'une troisième glace, mais se dit qu'elle risquait une indigestion. Tant pis. Elle attendit que sa soeur eut fini sa commande puis se leva, paya, attrapa son sac et son manteau puis demanda :

- C'est bon, tu as fini ? On décolle, alors.

-Attends que j'ai moi aussi payé ma consommation au moins !

Kalira fouilla dans son sac et en sortit quelques pièces qu'elle déposa sur la table. Elle releva la tête vers le serveur :

-C'est assez ?

Puis sans attendre la réponse elle prit le bras d'Ayimad qu'elle commencait à reconnaitre.

-Je te suis !

Kalira lacha le bras de sa guide pour s'approcher des bateaux. Ils étaient tellement beaux... L'un d'eux surtout attira son regard. Fait de bois fin, il était décoré de gravures. Sa figure de proue surtout attirait le regard. Elle devait sûrement représenter Damiya et était magnifiquement réalisée.

-Sais-tu si ce bateau est à vendre ? J'ai un ami qui cherche un navire... Je voudrais essayer de lui en trouver un.

Kalira avait pris soin de fermer son esprit. Si Aymimad était bien Damiya, comme la déesse le soupçonnait, il ne fallait pas qu'elle lise ses pensées.

- Ce bateau, à vendre ? Ton ami va être content, c'est celui d'un ami. Comme tu le vois, il n'est pas fait pour le commerce, plutôt pour la croisière. Comme mon ami n'arrive pas à le rentabiliser, il le vend !

Damiya avait deviné que Kalira le voulait pour elle. Il n'était pas nécessaire d'être un génie pour comprendre, d'abord la rose de cristal, puis le bateau...


* la figure à l'avant, c'est le figure de proue *

[En plus je l'ai appris. -_-' Merci de m'avoir rectifié ^^]

-Il coûte combien ? Et tu peux me dire le nom de cet ami ? Comme ça je repasserais le voir un peu plus tard. Pour l'instant je tiens à voir le reste de la ville.

Kalira ajouta avec délicatesse, pour éviter de montrer ses soupçons :

-Cette figure de proue, c'est Damiya non ? Elle ressemble aux gravures qu'on trouve dans son temple...

-Cette amie tient une boutique de magie... Elle te fera un bon prix. Quant à la firgure de proue, Damiya étant la protectrice des Salaÿ, il est normal qu'elle y soit représentée. Mais je te prévient, ce bateau est plutôt dur à manoeuvrer, ton ami devrait prendre des cours avant de l'essayer. Si nous allions au muséum ?

-D'accord ! Et ensuite on ira voir ces jardins dont tu m'as parlé.

Kalira suivit son amie dans le port, pensive. Une amie ? Dans une boutique de magie ? Ayimad... Damiya... La jeune fille secoua la tête pour chasser ces pensées et se concentra sur les dernières paroles de son guide.

-Dur à manoeuvrer ? Oh, il s'en sortira bien je pense. Et puis je pourrais l'aider, je m'y connais un peu en navigation. Et toi ?

-Moi aussi. Les jardins sont plus beaux la nuit, on commençe par le muséum ?

Les deux complices bifurquèrent dans une rue adjacente, bordée de hautes maisons qui répandaient une ombre bienfaisante. Damiya ne faisait rien pour aviver ou atténuer les soupçons de Kalira, préférant la garder dans l'incertitude.

Bientôt, un haut bâtiment s'éleva devant les deux jeunes filles. Un petite pancarte branlante indiquait : "Musée". Kalira leva les yeux vers les étages et sourit. Elle sentait peu de présences humaines : elle pourrait donc observer les oeuvres tranquillement. Elle s'appuya sur un pilier près de l'entrée en attendant sa compagne qui était restée en arrière.

-Tu viens ?

-Bien sûr, j'arrive.

Ayimad s'était arrêtée un instant devant un monument aux morts. Son visage était fugitivement devenu d'une gravité que nul ne pouvait contrefaire. Elle se sentait coupable. Elle plaqua un sourire de circonstance sur son visage et suivit Kalira, entrant dans des salles couvertes de peintures magnifiques.

- Elles ont étés peintes avant la naissance des Créatures. Elles expriment un degré de civilisation auquel nous n'avons pas encore pu revenir, malgré nos efforts.

Expliqua sa guide à Kalira.

-Très intéressant. Je suppose qu'on n'a pas le droit de toucher ?

Kalira sourit et continua à déambuler le long des magnifiques peintures. Elle s'arrête devant l'une d'elles, particulièrement abimée.

-Je suppose que c'est celle-là la plus ancienne non ?