Auberge malfamée ( PV Andana- Dalavir )

Andana s'assit en face de la femme, car elle savait qu'elle en était une. Elle lui avait demandé de la rejoindre dans cette auberge. Elle lui avait dit qu'elle savait en gros son histoire, et qu'elle tenait à l'aider. Sans savoir vraiment pourquoi, elle l'avait cru. Comme ça, alors que d'habitude, elle ne croyais jamais personne.
A côté de leur table, un groupe de cinq hommes à moitié saouls la regardèrent s'assoir en échangeant des paroles inaudibles et des rires gras. Elle renifla de façon dédaigneuse et prit la parole :
- Bonjour. C'est bien vous qui m'avez demandé de venir, n'est-ce pas ?

- C'est bien moi. Je sais ce que tu as vécu, et j'ai hélas une mauvaise nouvelle à t'annonçer. Ton frère t'avait injecté une drogue pour que tu tues ton mari.

Voyant un signe d'acquiescement de la part de l'elfe, Damiya continua.

- Ce que tu ignores, en revanche, est que cette drogue est toujours active dans ton organisme. C'est elle qui te pousse à tuer, encore et encore. Et c'est elle qui te tuera, si tu ne t'en guéris pas. Au départ, il s'agissait d'un poison, mais le goût du sang a pris le relais. Tant que tu assassineras sans réelle nécessité, elle gagnera du terrain. N'es-tu pas encore prise de vertiges le matin ? Il faut que tu arrêtes de tuer. Ces hommes seront ton premier entrainement. Bientôt, ils te lançeront tout une série de blagues vaseuses. Tu peux leur faire mal, mais pas les tuer. Le meurtre ne dois jamais devenir un automatisme. Jamais.

Dès qu'elle eut finit de parler, les ivrognes de derrière firent ce qu'elle avait prévu. Mais ce qu'elle n'avait pas prévu était que ce furent tous les hommes de l'auberge...

Un des soudards se leva et posa brusquement la main sur la table. Andana, auparavant perdue dans ses pensées, sursauta. Mais quand elle l'observa, elle lui livra un regard calme, mais dur.
- Z'inquiète pas, la tite! T'es émue d'voir un homme telkmoa?
Retroussant le nez pour éviter l'odeur nauséabonde de la bouche de l'ivrogne, elle répliqua tout simplement :
- Non, je suis plutôt écœurée.
Le temps que la réplique parvienne au cerveau de l'homme, l'indécision se peignit un instant sur son visage gras. Un petit sourire dur et mesquin apparut au coin de la bouche de la femme. Sourire qui se figea instantanément, car un homme hurla :
- Le Voile Noir, c'est elle! Chuis dans la garde de la famille! Faites-la payer!
Comme si le reste de l'assemblée n'attendait que ça pour se déchainer, vingt-quatre mains visqueuses s'avancèrent vers elle, d'une façon avide. Le groupe d'ivrogne furent les premiers à réagir, et se jetèrent sur la jeune femme qui ne s'y attendait pas.

Mince, pourquoi rien ne se passe jamais comme je l'avais prévu ?

La déesse sortit une épée de sous son capuchon et commença à assomer du plat de la lame ses adversaires. Mais pour un mis hors de combat, dix surgissaient. La Salaÿ parait et frappait à un rythme inhumain, ce qui ne manquerait pas d'étonner Andana. Il fallait trouver une explication. Lorsqu'un ivrogne lui arracha son capuchon, elle prit instantanément la forme d'un...

Cho-Ja, sous les yeux ébahis de la jeune femme.
- Mais comment...
Elle ne finit pas sa phrase, car une dague aiguisée venait de s'enfoncer cruellement dans sa cuisse. Elle poussa un petit cri de douleur et riposta en envoyant sa jambe meurtrie sur un cou mal protégé, geste suivi d'un craquement écoeurant.

* Ca ne se dit pas, Quand soudain ! *

La porte s'ouvrit dans un grand fracas sur une bande de policiers elfes noirs armés de matraques. Ils s'attelèrent à rétablir l'ordre. C'est alors qu'Andana aperçut son frère, Dalavir. Le guerrier-insecte comprit en une seconde, l'attrapa par le bras et l'entraina en bousculant les soudards qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment.

- On dégage, ça va devenir malsain, dans le coin.

- Que personne ne bouge !
La voix était sortie de l'ombre de l'embrasure de la porte. Apparut alors Dalavir, son petit sourire en coin habituel gravé sur ses lèvres. Mais contrairement à d'habitude, ses yeux affichaient une lueur malsaine.
- Que personne ne bouge, répéta-t-il.
Ses yeux parcoururent l'assemblée figée, et finirent par tomber sur Andana. Son sourire s'étira.

Ca commence à sentir mauvais là... Elle, elle sera pendue, et moi je risque le bucher pour complicité et intrusion sans payer les douanes dans la cité. Va falloir trouver un moyer de s'en sortir... Mais oui !

Discrètement, elle murmura à l'oreille d'Andana :

- Dès que je commence à agir, tu t'en va sans te retourner. On se retrouve sur le toit du palais.

Le palais royal était en effet le seul endroit où l'on ne penserait jamais à les chercher et Damiya faisait confiance aux capacités d'Andana pour éviter les gardes. Ecartant les objections de la fugitive, elle fit un pas en avant...

Sous les yeux médusés de l'assistance, le Cho-Ja se métamorphosa en une ravissante elfe noire. Son visage était pâle, mangé par d'immenses yeux ressemblant à deux lacs sans fond. Deux lac où certains auraient révé de se noyer... Sa chevelure brune coupée court encadrait l'ovale parfait de son visage. Cette jeune femme, donc, agit de façon si étonnante et suicidaire qu'aucun garde ne songea à l'arrêter : elle se jeta dans les bras de Dalavir...

-Oh, mon chéri, comme tu m'as manqué !

Etrangement, le plus cruel officier de l'armée impériale ne tua pas l'imprudente. Il resserra ses bras autour de sa taille et enfouit son visage dans ses cheveux...

La jeune femme vit du coin de l'oeil Andana s'éloigner. Préférant ne pas éveiller les soupçons en quittant la taverne trop vite, elle se lova un peu plus dans les bras de Dalavir, sans éprouver le moindre dégoût. Oui, cet homme l'attirait, et même une déesse avait le droit de tomber amoureuse. Le fait qu'il soit prêt à vendre ses propres parents pour satisfaire ses ambitions ne changeait rien. D'ailleurs, il avait déjà vendu son frère, alors...
Rappelant ses pensées au moment présent, elle leva la tête vers le commandant et aperçut, pour la première fois depuis la naissance de ce dernier, des larmes perler entre ses cils. Il allait falloir s'expliquer. Ce fut Damiya qui ouvrit les hostilités :

- Dis-moi, ton tigre va bien ?

En effet, sur ordre d'un de ses supérieurs, Dalavir avait laché sur Tania, la personne incarnée par la déesse, un immense tigre à dents de sabre. Il en avait eu le coeur brisé et s'était juré de ne plus jamais retomber amoureux. Mais sa fiancée revenue des morts bouleversait un peu ses plans...

[C'est quoi, ce plan de fiançé ? Ca f*** en l'air mon perso ! XD]

- Que fais-tu ici ?
Il se haïssait, tout comme il la haïssait, tout comme il l'aimait. Que se pasait-il ?
Puis il reprit ses esprits. Il y a cinq secondes, Tania était un Cho-Ja. Ce qui voulait dire que...

Il la repoussa brutalement en criant :
- C'est une Créature ! Arrêtez-là, et récupérez le Voile Noir !

[Désolée, j'ai pas pu résister ^^ ]

Tania, sous la force de la poussée, se retrouva contre le mur. À ce moment là, Dalavir assissta à une réaction de sa fiancée qu'aucune Créature au monde n'aurait pu imiter. Les yeux noirs semblèrent encore s'agrandir sous l'effet de la colère et les lèvres pulpeuses se réduirent à une mince ligne rouge. Le teint palît et les poings se fermèrent. Vindicative, elle lança :

- Alors tu as oublié mon don pour la métamorphose. A moins que tu n'aies aussi oublié que tu avais une fiancée ?

Pas de doute, cette voix menaçante était bien celle de la présumée morte. Mais pourquoi réapparaissait-elle après sept ans de silence ?

[Pff... Tu comprends pas que j'essaye de me débarrasser de ce petit problème ? Et le don de se transformer n'appartient qu'aux créatures, non ?]

Dalavir jeta un regard qui se voulait glacial à cette jeune fille, mais au fond de ses yeux se lisaient un trouble certain. Mais trop tard, les gardes étaient lançés, et même si ils hésitaient à s'attaquer cette jolie jeune femme, la tenaient en joue.

[ c'est un sortilège. Et t'inquiètes pas, c'est un problème coriace ]

Tania se releva lentement, des éclairs dans les yeux. Les gardes avaient déjà dégainé leurs épées et s'approchaient pas à pas. Une certaine tension se lisait dans leur regard. Ils ignoraient en effet les capacités de combat d'une Créature. La jeune femme sortit une longue chaîne d'argent terminée d'un diamant noir de son décolleté en fixant délibérément Dalavir. Le bijou était en effet l'un des seuls cadeaux qu'il lui avait faits. Il n'ignorait d'ailleurs pas le pouvoir destructeur du joyau. Tania déclara, comme sur un ton de regret :

- Puisque tu m'y obliges...

Elle entama alors une incantation en dark-elfique d'une voix rauque...